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Un vélo sans roue, ça serait ballot ! Professeur Vélo Spirit nous fait rétropédaler jusqu’aux origines de la roue…
Textes : Jean-Michel Sandoz. Illustrations : Gribouille
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NextSi on s’accorde à penser que les Mésopotamiens en 3500 av J.C ont inventé la roue, nous ne pouvons passer sous silence l’apport scientifique considérable des Shadoks dans son utilisation et ses développements ultérieurs.
Les essais nombreux et les expériences diverses et variées des Shadoks forcent l’admiration et le respect. Merci à ces pionniers qui ont permis aujourd’hui à la science de nous offrir les merveilleux cyclo-coursiers de notre époque.
Mais redevenons sérieux... Il y a quelques milliers d’années, les hommes passaient bien plus de temps dehors à observer la nature qu’aujourd’hui. Une source d'inspiration indéniable...
L'observation des végétaux n'exclut pas celle des animaux : les chenilles et salamandres ont ouvert la voie du « rock and roll »...
Les hommes étaient bergers, agriculteurs, chasseurs, marins et devaient naturellement avoir remarqué que le soleil et la lune par exemple avaient une forme circulaire et que leur déplacement même, nocturne ou diurne s’inscrivait dans un cercle. La mythologie indo-européenne par exemple fait du disque solaire une roue qui entraîne un char divin dans sa course.
La mythologie grecque fait de même avec « Hélios » dieu du soleil et fils d’Aurore dans son char aux chevaux ailés.
Par ailleurs et plus prosaïquement, la roue serait issue de la technique de la baguette de bois que l’on fait tourner sur un socle pour allumer le feu. De la notion d’axe découlerait celle de la poulie, à l’origine de la roue et du tour de potier, deux inventions qui auront une influence capitale sur l’évolution et la destinée humaine.
Les roues, d’abord pleines et en bois, sont utilisées par paire en Mésopotamie. Elles sont solidaires et reliées par le même essieu, servant à la confection de chars de guerre et de chariots pour transporter des matériaux. Pour contrer le défaut de leur poids important, elles se dotent de rayons vers 2000 av JC chez les Hittites et les Egyptiens, gagnant ainsi significativement en légèreté. Le nombre de rayons passera progressivement de six à huit ou dix, puis plusieurs dizaines à notre époque, avec des sections de plus en plus fines.
De magnifiques fresques en Egypte retrouvées dans les tombeaux des pharaons témoignent de l’allègement des roues. ;-)
On s’aperçoit très vite que les roues en bois restent fragiles vu les efforts consentis. Il sera rapidement nécessaire de cercler ces roues avec du fer pour en améliorer la résistance, ce qui sera réalisé chez les Gaulois et plus tard au moyen âge.
Les Grecs et les Romains élaborent une civilisation suffisamment avancée technologiquement pour concevoir des mécanismes avec roues et engrenages extrêmement complexes (l’horloge astronomique d’Anticythere, retrouvée en 1901, est une magnifique preuve du savoir faire des Grecs du 1er siècle avant J.C).
Il est toutefois curieux de remarquer que la roue bien que connue des populations précolombiennes, n’était pas utilisée comme moyen de transport. Des objets semblant être des jouets avec des roues ont été retrouvés, mais rien de plus probant et cela pose question. La non-utilisation d’un moyen technologique tel que celui là en Amérique avant l’arrivée des Espagnols (et en Océanie d’ailleurs) reste un mystère à l’heure actuelle et les historiens et archéologues se perdent en conjectures quant aux raisons pouvant être invoquées.
Il aura donc fallu attendre quelques 4000 ans d’essais multiples et variés des « shadoks » concernant les développements et l’utilisation des roues pour que ceux ci, dans un éclair fulgurant de ce génie qui n’appartient qu’à eux, imaginent ô merveille des merveilles : le vélo ! Mais ceci est une autre histoire que Professeur Vélo Spirit vous contera dans un prochain épisode...
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